Discours des Voeux

Discours des Voeux

Retrouvez ci dessous le discours prononcé le 13 janvier 2023 Par Mme le maire de Mijoux :

Madame la conseillère départementale Muriel Bénier, Monsieur le maire de Lélex Roger Grossiord et ses adjoints, Monsieur le maire de Lajoux Hubert Maître et ses adjoints, Monsieur le président de l’office du tourisme Claude Grosgurin, Monsieur le curé, monsieur le directeur adjoint du SMMJ, qui n’est pas encore arrivé, mais devrait nous rejoindre, mesdames messieurs, et surtout vous, les Mijolands,

2023 compte déjà 13 jours, mais prenons le temps de revenir sur cette année 2022 qui vient de s’achever.

Ce fut d’abord une année pour l’essentiel redevenue ordinaire : les traces de la pandémie de COVID se sont peu à peu estompées, avec une activité touristique sinon normale, du moins correcte et la reprise normale des activités de restauration. Et la convivialité a pu reprendre. Une année normale pour la neige aussi, en tout cas, comme on en avait déjà connu.

Mais ce fut aussi une année anormale cet été et ce début d’hiver, avec fortes chaleurs et sécheresse cet été et une trop grande douceur en ce début d’hiver. La nature a souffert, les arbres en témoignent, elle souffrira encore. Et si la station a pu ouvrir en partie fin décembre, grâce aux efforts du SMMJ, ce ne fut qu’éphémère, tant il est vrai que le dieu Climat ne se laisse pas dompter par l’homme… Aucun dieu d’ailleurs… Bon, la neige est quand même revenue, espérons que désormais ce sera pour de bon…

Ce fut aussi une année marquée par trois heureux événements en matière économique, importants aussi pour la vie quotidienne et la convivialité : après la création de la pizzeria le 100’Ain il y a déjà quelques années à la place de la Valserine, nous avons eu en 2022 la reprise de la Croustille, dans le respect de l’esprit insufflé par sa fondatrice Edith & son mari Philippe, en restant axé sur le bois et le local, avec Super-Lynx à l’entrée pour nous accueillir.

Et la reprise aussi de l’hôtel du Soleil par un couple venu en voisin, puisque de Bellecombe ; cela ne se traduit pas encore visuellement, mais c’est bien parti et si j’ai bien compris, 2023 verra les travaux et la réouverture de ce vénérable établissement, avec pour lui aussi un coup de jeune. Nous attendons tous avec impatience le Soleil new look…

Le gîte de groupe Les Egravines a lui aussi changé récemment de propriétaire ; la nouvelle équipe, à la fois parisienne et locale, a eu à cœur d’assurer la continuité et a déjà apporté de premiers changements, d’autres suivront progressivement …

Et puis, avec la fin de la pandémie, les activités festives et associatives ont pu reprendre… Les associations nous ont gâtées :  ce furent un quatuor de guitares cet été, deux spectacles de magie envoûtant, début 2022 puis fin décembre, sans compter l’exposition de tableaux de montagne à l’église et une conférence sur l’histoire des projets de percée de la Faucille. La fête des bûcherons et son marché artisanal ont pu avoir lieu, comme les deux feux d’artifice du 14 juillet et des bûcherons. Le repas de la chasse a eu lieu. Les concours de pétanque ont repris ainsi que le vide-grenier de juin… Sans oublier la 2ème édition de Valselivres. Et en février, les lotos gourmands et les matinées et soirées cinéma.

En revanche, il y a eu des événements plus tristes, à savoir quatre décès. Ceux de Mme Amy/ Dentressangle, de Mme Mermet/Blanc, de M. Brunelles et, tout récemment, de Bernard Clément, figure familière du village. Qu’ils reposent en paix.

Mais, bonne nouvelle, il y a eu encore plus de naissances : sept. Et ces bébés nous réjouissent.

Et de nouveaux habitants sont arrivés. Comme ils n’ont pas l’obligation de se déclarer en mairie, nous ne les connaissons pas tous. Certains d’entre eux sont présents ce soir, ce sera l’occasion de faire plus ample connaissance. Qu’ils soient les bienvenus à Mijoux et qu’ils n’hésitent pas à rejoindre les diverses associations de la commune…

Ces arrivées ont aussi eu entraîné la venue de nouveaux enfants à l’école, dont le nombre d’élèves est en croissance, et cela devrait continuer à la prochaine rentrée.

En 2022, l’heure était donc au changement à Mijoux ! Au niveau politique, avec une équipe municipale partiellement renouvelée fin 2021, nous nous sommes mis activement au travail et en 2022 les premiers résultats sont apparus, mais c’est en 2023 qu’ils seront vraiment visibles.

Car il est temps, puisqu’il s’agit des vœux de la commune, de dresser le bilan de l’action municipale en 2022. Je parlerai au nom de toute l’équipe présente à mes côtés, en vous priant d’excuser l’absence de Christian Grosgurin, empêché, et de Joëlle Grandclément, retenue par une mission à l’étranger.

Et je veux ici remercier les conseillers municipaux et bien sûr tout particulièrement les adjoints, mais pas qu’eux, pour leur forte implication et leur réactivité, qui ont permis de faire tout ce que je vais vous décrire. Et bien sûr le personnel, sans lequel tout ceci n’aurait pas non plus été possible.

Il y eut quatre axes : redresser la gestion, faire face aux urgences, préparer de nouveaux projets et développer les relations avec nos voisins et partenaires.

Redressement de la gestion d’abord : c’était essentiel car, pour mener des projets et améliorer le service à la population, il faut des ressources. Le maître mot a été : faire des économies de gestion et augmenter les recettes sans accroître les impôts. Mais il a aussi fallu payer les factures en retard.

Bon, je vais paraître un peu ennuyeuse, avec quelques chiffres, mais c’est votre argent, donc cela vaut le coup d’écouter…

Nous avions fait le plus gros dès la fin 2021, car, après avoir payé en 2021 plus de 100 000 € de factures impayées et engrangé dans les derniers mois presqu’autant de recettes en retard, nous avons continué l’effort en 2022. Si nous avons découvert encore quelques factures anciennes impayées, c’est surtout côté recettes que nous avons fini de rattraper les retards ; et désormais, les recettes sont encaissées au fur et à mesure, comme il se doit : ainsi nous avons encaissé début 2022 trois ans de remboursement de nos transports scolaires par la communauté d’agglomération, pour 76 300 €, puis fin 2022, les 26 400 € au titre de2021 : le bon pli est pris. En 2022, nous avons aussi encaissé le retard de trois années de recettes de l’aire de camping-car et une partie de 2022, pour 7 200 €.

Nous avons par ailleurs mis l’accent, côté recettes, sur un début de mise à niveau des tarifs, ou la création de tarifs là où il n’en existait pas : à titre d’exemple, pour la Bussode et l’aire de camping-car, qui restent néanmoins toutes deux très déficitaires ; ou l’augmentation de loyers communaux non revalorisés depuis longtemps, la création d’un tarif pour l’utilisation du chalet du Chalet ou de la salle des fêtes. Et, entre reprise des séjours post-Covid et gestion dynamique du secteur, les recettes de la Bussode ont fortement augmenté, atteignant 61 200 € malgré un début d’année encore timide suite à la pandémie. Côté recettes toujours, nous avons vendu en 2022, pour un total de 16 500 euros, des biens immobiliers inutiles depuis longtemps pour le service public, à savoir l’ancienne prison pour indigents et deux hangars aux Septfontaines.

Nous avons aussi consolidé nos finances en remplaçant le prêt relais de 270 000 €, contracté trois ans avant pour l’achat des terrains de la Poste, mais financièrement inadapté, par un prêt amortissable sur sept ans, ce qui laisse à la commune le temps de travailler sereinement à des projets pour ces terrains.

Côté dépenses, nous avons, comme on dit familièrement, « serré les boulons », en commençant un travail systématique de contrôle et remise en concurrence.

Quelques exemples :

  • L’un, modeste, mais cocasse : nous avons résilié quatre contrats EDF inutilisés depuis plus de dix ans, et pour certains, nous n’avons même pas réussi à trouver où était le compteur…
  • Le changement de prestataire pour la pose et dépose des illuminations nous fait gagner plus de 5 000 euros sur les 9 000 payés précédemment,
  • L’extinction expérimentale d’une partie de l’éclairage public en cœur de nuit, qui devrait nous faire économiser plus de la moitié de la facture sur ces zones,
  • Pour le nouveau camion-benne, le remplacement de la location prévue par un achat, beaucoup plus avantageux.
  • Le remplacement du déneigement au village par une entreprise, très coûteux, par un déneigement par les agents de la commune (pour les Mars et les Septfontaines en revanche, il était plus rationnel de continuer à faire appel à l’entreprise). Pour cela, nous avons recruté un agent technique supplémentaire.

A ce propos, nous vous demandons votre indulgence pour les premières neiges, car pour lui, venu de la plaine, c’est une première !

Cela me donne l’occasion de saluer les deux nouveaux agents techniques, l’un donc, Albert, arrivé du Pas-de-Calais, et l’autre, Ludovic, arrivé tout simplement des Septfontaines pour remplacer Rémi.

Cette solution, moins coûteuse et plus souple, permettra en outre et nous permet déjà de faire nous-mêmes beaucoup de choses qui ne pouvaient l’être avec un seul agent.  Il devrait en résulter par exemple un meilleur entretien du village et des bâtiments.

Répondre aux urgences et lancer de premiers projets

L’argent récupéré ou non dépensé grâce à une gestion plus stricte, nous l’avons utilisé pour faire face à un certain nombre d’urgences et financer de premiers projets.

Au titre des urgences, quelques faits marquants:

Le matériel informatique communal a été changé, il était très vétuste et le personnel ne pouvait pas travailler dans de bonnes conditions sur les applications métiers, et je me souviens avoir entendu la précédente secrétaire de mairie s’en plaindre.

Ont été réalisés des travaux ne nécessitant pas d’études préalables ou qui étaient urgents. Ainsi de travaux de voirie urgents aux Mars ou à la Rosselle et de l’achèvement du parking de l’école ou encore de la réfection partielle, conjointement avec Gex, des parkings de la Vattay, extrêmement dégradés.

Ou du cofinancement entre Mijoux et le SMMJ de la purge des filets pare-pierres qui protègent le chemin de la Vieille Faucille, purge qui aurait dû être faite régulièrement.

Mais aussi, pour la sécurité routière, la pose de quatre radars pédagogiques mobiles, vers l’école et aux Septfontaines, vous les avez vus.

Nous avons aussi refait intégralement la toiture du bâtiment de la Poste, en très mauvais état, avec l’aide de l’Etat. L’isolation de cette toiture va être réalisée prochainement, avec l’aide de subventions de l’Etat et du Département.

Sans compter de nombreux petits travaux urgents sur nos bâtiments, vieillissants et en état dégradé.

Le top départ a été donné à plusieurs projets plus structurants, certains immobiliers, d’autres immatériels. Certains sont déjà bien avancés, d’autres moins.

D’abord, des chantiers qui intéressent la vie quotidienne.

En tout premier lieu, le chantier de sécurité routière, qui préoccupe beaucoup d’habitants.

La nouvelle équipe a mené une réflexion globale sur ce sujet, qui avait fait l’objet en 2021 d’une première réunion avec Stéphane Jeannin. Après une phase d’esquisses graphiques et de réunions sur le terrain, puis avec la population, un maître d’œuvre est en cours de recrutement pour un premier bloc de travaux, aux Mars, près de l’école et au village, incluant un cheminement piétonnier depuis le village. Il pourra encore y avoir quelques approfondissements ou petites modifications pour certaines zones à cette occasion. Si le calendrier est tenu, les travaux devraient avoir lieu cet été et en début d’automne. Ce sont plusieurs des points les plus sensibles qui seront ainsi améliorés substantiellement. Pour ce gros projet, de plus de 200 000 euros, nous avons d’ailleurs obtenu l’aide financière du Département au titre des amendes de police.

En 2023, nous continuerons à réfléchir sur les Septfontaines, où les solutions proposées n’étaient pas convaincantes. Nous finirons bien par trouver, pour des travaux en 2024…

Nous avons aussi travaillé avec Lajoux et le Jura pour la sécurité à l’entrée du village côté Ouest. Des solutions sont envisagées. 2023 nous permettra de passer à une étape d’approfondissement. Nous n’avons pas encore de visibilité sur un calendrier, puisqu’il dépendra de nos finances, de celles de Lajoux et du Jura, mais nous allons y travailler.

  • Le chantier d’adressage

Vous le regrettiez, sauf exception, essentiellement à la Mainaz, il n’y a pas de numéros de rues à Mijoux. Nous nous y sommes attelés avec l’aide d’un cabinet spécialisé en géomatique.

Après un important travail technique et deux réunions de concertation avec la population, nous examinerons au prochain conseil la dénomination de voies aujourd’hui sans nom, puis je prendrai l’arrêté attribuant les numéros aux immeubles ; ensuite la commune communiquera aux propriétaires leur numéro et une lettre type pour leurs fournisseurs et achètera les plaques de numéro qu’elle distribuera gratuitement aux propriétaires. Nous visons le printemps pour cette distribution.

  • La refonte du site internet de la commune et le renforcement du lien avec la population

C’est fait, nous avons depuis novembre un nouveau site, conforme aux nouvelles exigences techniques et simplifié dans son plan et la quantité de données. Il sera progressivement complété par de nouvelles rubriques. Je vous invite à le consulter, car nous souhaitons que ce soit le support principal de communication avec vous : pour que vous soyez mieux informés et puissiez plus rapidement nous faire remonter vos attentes ou remarques. N’hésitez pas non plus à aller sur notre page Facebook.

Dans le même esprit, nous continuerons à organiser des réunions publiques d’information sur les projets importants pour vous. N’hésitez pas à venir.

  • L’extinction de l’éclairage public en cœur de nuit

Dans le cadre de l’opération du Grand Genève La nuit est belle, nous avons que, vraiment, elle était belle sans lumière et nous l’expérimentons pour de bon depuis le 4 janvier dans quatre secteurs de la commune, dont une partie du village. C’est pour les économies certes, mais aussi pour mieux respecter les rythmes biologiques et contribuer, quoique modestement, à la biodiversité. Nous en tirerons les enseignements, n’hésitez pas à nous faire part de vos remarques…

Depuis une semaine donc, à nos lampes de poche, pour les plus noctambules d’entre nous…

Nous avons fleuri davantage la commune cet été, avec des bacs supplémentaires ; Jean-François et Marie-Claude ont dû pas mal arroser vu la canicule (normalement je ne cite pas ce qu’a fait tel ou tel conseiller, parce qu’ils font tant de choses que je serais tout le temps en train d’en citer un, mais là, c’est un peu différent, ce n’était pas dans leurs attributions…). A propos d’embellissement, vous avez dû noter que certaines fresques ont été restaurées par Jean-Paul et sa sœur Christiane, absents aujourd’hui, qu’ils en soient remerciés.

Ensuite, des chantiers pour préparer l’avenir de notre commune

Pour la restauration de la fontaine centrale et des Bains Douches, et pour décider de l’avenir du Murganier voisin, à savoir le choix entre conservation, totale ou partielle, ou destruction, nous avions demandé un cadrage patrimonial au centre d’architecture et d’urbanisme du département de l’Ain ; il a conclu au fort intérêt patrimonial de l’ensemble et tout particulièrement de l’immeuble Art déco des Bains douches et de la fontaine et suggéré des utilisations possibles intéressantes. Du coup, nous avons recruté un architecte spécialisé dans le patrimoine pour réaliser les études techniques et sanitaires. Son travail démarrera début février. Nous espérons des travaux à l’été ou l’automne.  Nous avons demandé une subvention au Département pour ce projet structurant pour les habitants et le tourisme et espérons une réponse positive le moment venu.

L’avenir, c’est aussi la forêt et l’agriculture. Pour cela, plus discrètement, nous avons aussi travaillé :

nous avons inscrit dans notre domaine forestier géré par l’ONF une partie des terrains de la Poste : ainsi ils seront bien gérés, notamment d’un point de vue sanitaire, et généreront des recettes de coupe ; à ce propos, je voudrais saluer l’arrivée du nouveau technicien de l’ONF, bien connu de certains, Ludovic Rocchia, et remercier le responsable de l’agence de Gex, Maxime Dagand et le technicien Antoine Anastasie, qui ont assuré l’interim efficacement. Rappelons-nous que, en 2022, nous avons encaissé pour plus de 41 000 € de coupes de bois, plus de 5 000 qu’en 2021, nous le leur devons…

nous avons travaillé avec la Société pastorale pour les suites à donner aux propositions d’amélioration de notre bel alpage des Platières : même si cela n’a pas d’impact apparent sur notre vie, il s’agit de prendre la suite des générations qui l’ont créé et entretenu, c’est notre devoir patrimonial de nous y intéresser et le pastoralisme doit être encouragé.

Pour l’utilisation des terrains dits de la Poste devenus propriété communale (pour ceux qui ne les connaissent pas : ils sont entre la rue des 22 cantons et la Croustille), nous avons souhaité, avant de lancer des appels à manifestation d’intérêt, étudier les possibilités au vu des nouvelles attentes du public. Cela a été réalisé en projet de fin d’étude par l’Ecole hôtelière de Lausanne.

Reste maintenant, pour 2023, à travailler entre nous pour passer à l’étape de recherche d’opérateurs. Il y aura bien sûr des réunions publiques régulières le moment venu.

Nous avons aussi pris position sur un projet impactant des terrains communaux au col de la Faucille, à savoir la modification souhaitée par l’Agglomération du plan local d’urbanisme pour 3,1 ha de zone naturelle protégée afin de les rendre constructibles pour y réaliser des équipements touristiques.

Je vais m’attarder un peu sur ce projet. En effet il n’avait jamais été présenté à la population, sauf au conseil en termes généraux et à une époque où il n’impliquait pas une modification du plan local d’urbanisme. Or il impactait triplement la commune de Mijoux : parce que c’était sur son territoire, parce que c’était sur ses terrains propres et enfin parce qu’il recouvrait des choix à la fois de politique touristique, d’aménagement et de politique environnementale, qu’il convenait de débattre clairement.

Quand nous avons découvert qu’il était désormais prévu de déclasser 3,1 ha de zone naturelle protégée pour les rendre constructibles, nous avons cherché à déterminer si l’intérêt général, à savoir le développement du tourisme quatre saisons, justifiait ce déclassement et les atteintes à l’environnement et nous avons conclu que non. Nous avons immédiatement alerté la CAPG sur nos réserves ; puis organisé une réunion publique ; les participants ont partagé spontanément notre étonnement et nos fortes réserves. Suite à cela, la concertation publique préalable prévue par la loi s’est déroulée, avec de très nombreuses contributions écrites prenant position contre ce projet et demandant qu’il y soit renoncé et qu’y soit substituée une réflexion sur un projet touristique respectueux de l’environnement et des nouvelles attentes du public. Cela rejoignait la position officiellement prise par le conseil municipal, qui souhaitait pour le col des aménagements respectueux du cadre naturel.

J’ai continué à dialoguer avec le président et les vice-présidents de la communauté d’agglomération, dialogue parfois très franc, comme disent les diplomates, et finalement nous avons eu la bonne nouvelle d’apprendre que la modification du plan local d’urbanisme qui sera prochainement soumise à enquête publique sera un simple passage de zone naturelle protégée en zone naturelle de loisirs, et sur une superficie fortement réduite.

Le dossier va donc continuer à évoluer en 2023, car, une fois le PLUIH modifié, nous serons vigilants sur le choix des projets et leur justification concrète.

Mais permettez-moi ici de me réjouir : cela montre que quand on a un bon dossier, il ne faut pas hésiter à la défendre. Au demeurant, notre position n’a jamais été contre l’agglo, mais pour que prévale le dialogue et le mode de gouvernance qui nous paraît le meilleur : le travail en profondeur avec les acteurs de terrain et la confrontation à la réalité, avec des questions du type : ceci est-il nécessaire ? Ne peut-on pas arriver à un résultat équivalent, voire meilleur, autrement, moins cher et moins pénalisant pour le paysage, pour la forêt, pour l’environnement ?

Mais en parlant de ces projets au col, nous avons entamé la transition avec l’autre partie de ces vœux, à savoir, pour 2023, quelles sont les perspectives pour Mijoux ?

J’en ai déjà exposé certaines, et importantes, celles qui sont la suite des actions lancées. La plupart devraient donc aboutir en 2023.

Mais il y en a d’autres, auxquelles nous allons nous atteler tout aussi activement :

  • Les nouvelles activités touristiques pour la haute vallée de la Valserine ; l’Agglomération a lancé en 2022 une étude sur les lits froids et les nouvelles activités pour ce secteur, en lien étroit avec les communes, dont Mijoux. Nous en attendons beaucoup, nous avons donné plein d’idées et espérons que cela débouchera à la fois sur un plan et des financements.
  • La création d’un réseau de sentiers au départ de la vallée ; nous pensions avancer vite sur le sujet, car nous avions proposé à l’Agglo un réseau de sentiers repéré par les bons marcheurs de l’association LNM. L’Agglo avait en effet la responsabilité du réseau de sentier d’intérêt communautaire. Pas de chance, elle a entre-temps décidé de se désengager de cette politique, pour se recentrer sur le réseau existant et l’aide à la mutualisation. Nous avons toutefois obtenu qu’elle travaille encore pour nous sur trois de nos propositions et c’est en cours ; pour les autres, c’est la commune qui travaillera avec l’association pour remettre en état ces itinéraires.

D’ores et déjà, nous avons pris l’initiative de baliser le chemin Couture en itinéraire de raquette, avec l’accord de la commune de Lajoux.

  • En restant dans les activités nordiques, nous travaillons avec l’Espace nordique jurassien pour la fête nordique qui aura lieu le 22 janvier au village : fête d’initiation, du ski au traîneau à chien ou à cheval, en passant par la raquette, la randonnée et le biathlon… Et les associations et les écoles de ski apportent leur concours, qu’elles en soient remerciées.
  • En matière touristique toujours, nous avons ouvert en août un petit gîte d’étape, dans une partie de la Valserine, et nous remercions l’Office du tourisme qui le promeut et en gère réservations et recettes. Ouvert tardivement, il a eu une fréquentation encore modeste, 2023 le fera entrer en régime de croisière : il répond à un besoin pour les randonneurs. A ce propos, je salue l’arrivée d’un nouveau directeur pour l’Office, indisponible pour les vœux de ce soir.
  • Mais l’avenir, c’est aussi une utilisation plus rationnelle des bâtiments communaux et la mise en valeur du patrimoine : nous allons donc lancer en 2023 l’étude fonctionnelle et technique des bâtiments de notre service public communal, à savoir mairie, poste, ancienne bibliothèque, mais aussi du centre d’hébergement touristique : elle est indispensable vu le vieillissement des bâtiments, leurs caractéristiques thermiques insuffisantes et la nécessité de l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, mais vu aussi que les conditions de travail ou d’accueil ne sont pas à la hauteur des attentes d’aujourd’hui.
  • Nous lancerons aussi l’appel à projets pour la revente de biens immobiliers, notamment l’ancien bureau de tabac que nous avons acquis afin de lui conserver sa vocation partiellement commerciale. C’est un bâtiment structurant en cœur de village, sa restauration et remise en activité seront importantes pour la vitalité de la commune.
  • L’avenir, c’est aussi la fibre optique ; son calendrier ne dépend pas de nous bien sûr, mais 2022 a vu se réaliser les installations supplémentaires pour couvrir toute la commune ; aux dernières nouvelles, quelques habitations deviendraient éligibles dès avril-mai, mais la plupart plutôt vers septembre, compte-tenu des délais de validation techniques et des contraintes juridiques pour que joue la concurrence entre opérateurs potentiels.

Mais je ne voudrais pas quitter l’année 2022 et entamer 2023 sans aborder deux autres sujets importants : l’école d’une part, les relations avec nos partenaires et voisins d’autre part.

S’agissant de l’école, après une année scolaire 2021/22 qui a commencé avec le départ non prévu d’un agent mi-2021, nous avons réalisé des miracles, en essayant d’être agiles et grâce à la bonne volonté d’une succession de personnes qui, dévouées, ont assuré le remplacement et au final, le service a été assuré, au prix de quelques modifications parfois imprévues pour les parents, qui ont su être indulgents.

Pour la nouvelle année scolaire, nous avons procédé à un recrutement permanent, avec Nathalie Tresson. Nous avons certes actuellement deux petits grains de sable provisoires, un pour le transport, un pour l’activité d’ATSEM, mais nous avons trouvé des solutions temporaires et la continuité du service public est assurée.

S’agissant de nos relations avec nos partenaires et voisins, elles ont été riches.

  • Avec Lajoux, nous avons normalisé les relations après les mésententes de 2020 sur l’église et le cimetière ; nous avons signé une convention pour la gestion de ces deux biens, appartenant à Lajoux mais utilisés par les deux communes, et cela fonctionne ; et nous nous sommes rencontrés à deux reprises sur d’autres sujets, comme la sécurité routière, et nous le referons ; merci Monsieur le maire pour la qualité de nos relations.
  • Avec Lélex, la coopération prend une forme un peu différente, avec plutôt le traitement des dossiers au fur et à mesure de leur actualité ; et nous avons repris la tradition du repas des anciens en commun, qui a eu lieu début décembre, avec accordéon, c’était très agréable, à la place des paquets cadeaux.
  • Avec Septmoncel et la communauté de communes du Haut Jura et de St-Claude, une rencontre a aussi permis de faire le point des sujets communs, dont les sentiers et nos voiries communes.
  • Avec la Communauté d’agglomération, partenaire important pour de nombreux sujets intéressant la vie quotidienne et pas simplement les déchets…, les réunions sont très fréquentes : au-delà des conseils communautaires, les conseillers municipaux de Mijoux participent aux commissions ; si les dossiers avancent parfois lentement, c’est parce qu’ils sont complexes et nécessitent des études techniques. Mais savez-vous, par exemple, que l’agglomération rembourse à Mijoux le coût de son transport scolaire intracommunal (et vous avez entendu les chiffres, ce n’est pas négligeable à l’échelle de notre budget…) ? Qu’elle héberge gratuitement notre site internet ?
  • Avec le Syndicat mixte des Monts Jura, au-delà des relations nécessairement plus institutionnelles avec le président, des relations étroites se sont nouées avec la nouvelle équipe de direction, entièrement rénovée ; nous travaillons en confiance et le dialogue était vraiment nécessaire au vu de la complexité des sujets, techniques, financiers, commerciaux ou stratégiques. Nous saluons tout particulièrement la nouvelle application du SMMJ, dont la lisibilité est appréciable.

Nous coopérons aussi en hébergeant comme l’an dernier, des saisonniers à la Bussode.

Et le SMMJ le sait, nous comptons beaucoup sur lui pour la vallée comme pour la Faucille et la Vattay…

Et c’est sur ces notes de coopération et de dialogue avec nos différents partenaires que je vais achever mes vœux, car c’est une note d’espoir pour l’avenir de la commune et donc de ses habitants.

Et je conclus donc en vous souhaitant à tous, habitants ou touristes, élus voisins, partenaires, une excellente année 2023, qu’elle vous permette de réaliser vos projets, vous laisse à l’écart des maladies et des peines et que, malgré le contexte international rude, elle soit douce pour tous.

Et maintenant, trinquons et partageons pizzas et charcuteries.